Cette nouvelle édition, qui couvre le dernier trimestre de l'année 2024, met en lumière des affaires de corruption particulièrement graves, compromettant non seulement la réputation des institutions publiques mais ayant également un impact sur la vie quotidienne des Congolais. Parmi les points saillants du rapport, on trouve des enquêtes sur :

  • L'acquisition controversée d’un immeuble à Bruxelles par le procureur général près la Cour de cassation, dans des conditions suspectes de blanchiment d'argent.
  • Le détournement présumé de 5,5 millions USD destinés à la construction de centres de formation professionnelle dans le Kasaï.
  • Le partage d’un butin de 35 000 USD entre trois magistrats dans le Haut-Lomami.
  • La disparition de 3 millions USD destinés à l'indemnisation des populations expropriées à Mbuji-Mayi.
  • La répartition opaque de 5,9 millions USD de "jetons de présence" dans le cadre de la renégociation du contrat chinois.
  • L’implication d’un magistrat dans l’évasion d’un criminel notoire.
  • Le traitement à géométrie variable de certains dossiers judiciaires, notamment dans l’affaire de surfacturation des forages et lampadaires.

Un appel à l’action

À travers cette publication, UNIS cherche à exposer les abus de pouvoir et détournements de fonds qui minent les institutions publiques de la RDC et affectent le quotidien de ses citoyens. Jimmy Kande, représentant de UNIS, a souligné : "Nous espérons que cette initiative incitera à une prise de conscience collective et à une action déterminée contre la corruption dans notre pays."

Face à la gravité des faits exposés, le Réseau UNIS, soutenu par ses partenaires de la société civile, formule plusieurs demandes urgentes :

  1. Enquêtes judiciaires indépendantes et transparentes sur tous les faits documentés, avec obligation de rendre des comptes publiquement.
  2. Publication systématique des déclarations de patrimoine des hauts responsables de l’État, y compris des magistrats, conformément au Code de conduite des agents publics.
  3. Renforcement des organes de contrôle (IGF, CENAREF, ANR), pour les protéger de toute influence politique.
  4. Réforme structurelle du système judiciaire pour garantir l'égalité de tous devant la loi et mettre fin à l'impunité.
  5. Interdiction de financements privés ou étrangers dans les négociations d'intérêt national, comme le démontre l'affaire des "jetons de présence" de la SICOMINES.

UNIS appelle également à une implication accrue de la justice internationale, en particulier de la Suisse, dans la lutte contre la corruption en RDC.

À propos d'UNIS et du CNPAV

Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption – UNIS est une organisation de la société civile dédiée à la promotion de la transparence et de la bonne gouvernance en RDC. Sa mission est de renforcer les institutions responsables et de garantir que les voix des citoyens soient entendues dans le processus de gouvernance.

Le CNPAV, quant à lui, est une coalition de 16 associations congolaises et non-congolaises engagées dans la lutte contre la corruption dans divers secteurs : les entreprises minières, l’éducation, l’accaparement des biens de l’État, les marchés publics, les élections, et les finances publiques.

Le combat contre la corruption doit devenir une priorité absolue pour la RDC. "Oui, nous pouvons!"

Kinshasa, Le 07 avril 2025

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